Les attaques contre les médias en Guinée ne doivent pas rester impunies, a déclaré Amnesty International aujourd’hui.
Des groupes de manifestants ont attaqué hier les locaux de Hadafo Média, un groupe de presse composé de deux chaînes de radios (Espace et Sweet FM) et d’une télévision (Espace TV), et incendié le véhicule du groupe Evasion Guinée alors qu’une équipe de journalistes était en déplacement dans un quartier de la banlieue de Conakry la capitale.
Ces attaques contre des groupes de presse visent la liberté de la presse et la liberté d’expression. Le travail que font les journalistes est essentiel surtout dans un climat social et politique actuellement tendu en Guinée
François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.
«Ces attaques contre des groupes de presse visent la liberté de la presse et la liberté d’expression. Le travail que font les journalistes est essentiel surtout dans un climat social et politique actuellement tendu en Guinée,» a déclaré François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.
«Les autorités doivent ouvrir une enquête impartiale afin que les responsables présumés soient identifiés et traduits devant la justice dans le cadre d’un procès équitable.»
Selon les informations recueillies par Amnesty International, les manifestants ne sont pas parvenus à entrer dans l’enceinte de l’immeuble abritant les locaux du groupe Hadafo Média, mais ont jeté des projectiles sur les fenêtres et endommagé les véhicules stationnés causant de nombreux dégâts matériels.
Tout le matériel, y compris des caméras et des microphones, à bord du véhicule du groupe Evasion Guinée a aussi été détruit lors de sa mise à feu. Ces attaques contre des groupes de presse interviennent dans un climat politique et social délétère, avec la contestation des résultats des élections locales du mois dernier, et la grève des enseignants actuellement en cours.
Depuis le mois de janvier, au moins 11 personnes, dont cinq mineurs et un gendarme, sont mortes dans le cadre de ces manifestations organisées par des partisans de l’opposition et ceux du parti au pouvoir. La situation de la liberté de la presse s’est nettement détériorée l’année dernière avec de nombreuses arrestations de journalistes et plusieurs suspensions de médias dans le pays.
« Il incombe aux autorités de s’assurer que les médias puissent exercer librement et sans crainte d’attaques ou de menaces, » a déclaré François Patuel.
Transmis par le bureau de presse de Amnesty International