Écrivain et consultant international sur des questions des droits humains, Mamadou Aliou Barry, a présenté son œuvre, le 21 janvier, à la maison de la presse de Coléah (Conakry). Intitulé‘’Revenir’’, avec sous thème ‘’L’Afrique au cœur’’, le livre de 256 pages retrace le parcours personnel et professionnel de l’auteur, exilé à l’âge de dix-neuf ans, sous le régime de Sékou Touré. Mamadou Aliou Barry a vécu des décennies à l’étranger, notamment en France, avant de rentrer, à soixante-deux ans, en 2008, au bercail. Dans la première partie de l’œuvre, il raconte son vécu et les réalités de l’aventure. « Je me dis qu’il serait intéressant de témoigner moi-même de par mon parcours pour donner à la fois un message à ceux qui souhaitent gouverner ce pays, notamment à la jeunesse qui souhaite partir. C’est un témoignage destiné aux jeunes, un message que j’adresse vraiment aux jeunes en disant que c’est très bien de partir, mais on est mieux que chez soi. J’ai fait de conférences à Paris, à Dakar, et ailleurs. Aujourd’hui, la Guinée a dépassé la Syrie et le Soudan (en guerre) en termes de pourvoyeurs des jeunes migrants irréguliers. » Pour l’auteur, s’il faut partir, il faut aller avec un projet professionnel pour ne pas se retrouver dans des déchirements : « Malheureusement, aujourd’hui, on ne veut pas lire l’histoire de ce pays, on ne veut pas ouvrir le livre pour que chacun comprenne ce qui s’est passé. Moi je suis parti pour des raisons politiques. Je dis aux jeunes de ne pas partir. Bien sûr dans l’immédiat, quand vous exilez, vous êtes très content, car vous arrivez peut-être dans un pays où il y a électricité et l’eau. Mais les conditions d’exil, c’est un triple déchirement. D’abord vous avez un déchirement familial, vous êtes coupé de la famille, ensuite un déchirement affectif du pays et enfin un déchirement physique et matériel. Je pense que j’ai perdu beaucoup. Je suis arrivé en France avec des illusions : c’est le paradis. J’ai tout vu en France, mais je regrette aujourd’hui d’être parti pace que, je pense qu’il aurait été plus intéressant si, avec quelques-uns, on s’était battu pour empêcher qu’il ait une dictature en Guinée. Mais malheureusement, on revient aujourd’hui et on retrouve les mêmes problèmes. »
Abdoulaye Kourouma