Le procès opposant le journaliste Mamoudou Babila Keita à l’ancien garde des Sceaux s’est poursuivi ce jeudi au tribunal correctionnel de Mafanco avec les plaidoiries et les réquisitions. Le ministère public et la partie civile ont demandé la condamnation du journaliste.
A l’ouverture des débats, l’avocat de la défense a relevé des exceptions qui ont été aussitôt rejetées par les parties.
Les avocats de l’ancien ministre se sont relayés à la barre pour prouver que le journaliste s’est rendu coupable de diffamation à l’encontre de Charles Wright. Pour eux, le journaliste a évoqué des soupçons de corruption sans en apporter des preuves. Mieux il n’a pas recoupé l’information avant de la mettre à la place publique et elle a porté atteinte à l’honneur et à la dignité de l’ancien garde des Sceaux. L’autorité de régulation des médias saisie par la partie civile a suspendu le journaliste et son organe de presse pour six mois, ce qui démontre selon ces avocats la culpabilité du journaliste. C’est pourquoi ils ont demandé au tribunal de le considérer comme tel en le condamnant au paiement d’un franc symbolique, la suspension du journaliste et son organe pour une période de trois mois qui entrera en vigueur à la fin de la sanction prononcée par la HAC, la publication de la décision dans trois journaux aux frais de Babila.
Le parquet a abondé dans le même sens en soutenant qu’à travers son article dont les informations n’ont pas été recoupées que le journaliste a porté atteinte à l’honneur, à la dignité de l’ancien ministre. Le ministère public demande donc au tribunal de retenir le journaliste dans les liens de la culpabilité et d’appliquer les articles 98, 141 et 142 de la loi L02, de condamner le journaliste au paiement de 3 millions de francs guinéens et d’exiger la destruction de l’article intitulé : ministère de la justice : parfum de corruption dans la passation des marchés de la rénovation de la maison centrale.
La défense a pris le contre-pied en réitérant qu’il y bel et bien eu corruption dans la passation des marchés. ” On devait plutôt féliciter le journaliste qui a révélé ces informations. Il s’agit quand même d’un marché de 64 milliards attribué à des sociétés inexistantes, fictives. Car elles ne sont pas reconnues à l’APIP, à la caisse nationale de sécurité sociale et à l’impôt…Au lieu de tenter de faire taire les dénonciateurs, on devait plutôt ouvrir une enquête pour voir clair…”, a indiqué Me Sidiki Bérété.
Après avoir écouté les parties, le tribunal a renvoyé l’affaire au 8 juillet 2024 pour décision être rendue.
Mamadou Bhoye Bah
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