Dans un État de droit, le respect des libertés fondamentales, telles que le droit de manifester pacifiquement, constitue un pilier essentiel de la démocratie. Cependant, la paix, la tranquillité, la sécurité publique et la préservation de l’ordre social demeurent des préoccupations majeures qui peuvent justifier des restrictions temporaires. En Guinée, ces questions sont particulièrement sensibles en raison de l’historique des violences associées aux manifestations dites pacifiques.
Il est indéniable que la Charte de la transition guinéenne garantit le droit à l’organisation de manifestations pacifiques ainsi que la liberté de circulation et de cortège pour tous les citoyens. << *Pourtant, lorsque l’organisation d’une manifestation présente des risques élevés de débordements, de destruction de biens privés et publics, et surtout, de pertes en vies humaines, l’État se trouve dans l’obligation d’interdire de tels rassemblements*. >>
En Guinée, sommes-nous à l’abri de ces quatre facteurs ? Notamment :
1 – débordements
2 – destructions de biens publics
3- destructions de biens privés.
4- pertes de vies humaines.
La réponse est : NON.
Ce qui rend l’interdiction des manifestations à la fois légale et légitime.
De nombreux exemples d’incidents violents survenus lors des manifestations en Guinée témoignent de ces risques. *Il est également de notoriété publique, tant en Guinée qu’ailleurs dans le monde, que la maîtrise de l’encadrement des manifestations est un processus long et complexe, que certains agents de forces de l’ordre n’ont pas encore complètement intégré bien que des efforts sont entrain d’être consentis dans ce sens*.
Conscient de cette réalité, le Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, dès sa prise de pouvoir avec le CNRD, a exhorté les Guinéens à limiter les manifestations politiques dans l’enceinte de leurs sièges respectifs. Cette mesure vise à freiner les conséquences des manifestations pacifiques qui ont endeuillé la Guinée à maintes reprises, tout en garantissant la sécurité de tous.
En outre, l’interdiction des manifestations en Guinée, bien qu’elle puisse sembler restrictive, s’inscrit dans une logique de protection de la vie humaine et de préservation de l’ordre public. La démarche adoptée par les autorités vise non seulement à éviter des tragédies, mais également à promouvoir un climat de dialogue et de compréhension. Dans cette optique, il devient impératif pour toutes les parties prenantes de collaborer pour construire un avenir où la paix sociale et le respect des libertés individuelles et collectives coexistent harmonieusement.
Il est à noter que le bilan des manifestations de la dernière décennie est lourd avec :
– Plusieurs pertes en vies humaines ;
– De nombreux blessés (civils et forces de l’ordre) ;
– Des dégâts matériels importants (commerces et maisons vandalisés, véhicules caillassés, motos et téléphones volés, etc…).
– Destruction d’édifices publics.
Ainsi, ces débordements, destructions de biens privés et publics et des pertes en vies humaines susmentionnés nécessitent l’interdiction des manifestations à caractère de contestations politiques jusqu’à l’élucidation des causes réelles de ces tragédies.
Observons la trêve.
Honorable Mohamed Bakary Keita