Exclusif : découvrez les griefs de l’honorable Dialikatou Diallo contre le nouveau code civil guinéen

Après plusieurs reports, l’Assemblée nationale a récemment adopté le nouveau code civil guinéen. Dans ce texte de loi, la polygamie a été légalisée. Ce qui a eu le don de provoquer une avalanche de réactions parfois négatives. Lors de l’adoption de ce code, les femmes parlementaires s’étaient abstenues. Pourquoi cette absentions ?  Au micro d’un reporter de www.refletguinee.com,  l’honorable Djalikatou Diallo a donné quelques éléments de réponse ce mardi 15 janvier 2019.

Il y’a des acquis qu’on ne doit pas péricliter. Nos illustres devanciers dans le code de 1968 et dans le code qui a été révisé en 1983, la polygamie était interdite sur toute l’étendue du territoire national. Mais quand on évoluait dans ce dispositif, le législateur à l’époque  quand même avait pris soin de laisser une marge de manœuvre avec assez d’exceptions. On trouvait que c’était un peu discriminatoire mais il fallait voir nos coutumes. Tout ça c’est acceptable. Nous les femmes parlementaires avons décidé de continuer de garder ce statu quo, de ne pas faire un recul qui nous ramène 40 ans en arrière”, explique la députée.

Ce n’est pas tout, l’élue du peuple trouve aussi la légalisation de la polygamie contraire aux engagements pris par la Guiinée.

“Au cours des débats parlementaires, j’ai dit au ministre de la justice qu’on ne peut pas vouloir d’une chose et de son contraire. La Guinée s’est engagée en transition démographique pour la capture des dividendes démographiques qui permettent une accélération de la croissance avec la modification de l’architecture de la population. Cela veut dire œuvrer à ce que qu’il ait moins de petits enfants ou des personnes à prendre en charges et investir dans l’éducation, dans la jeunesse. Mais si on prend des lois qui vont favoriser l’élargissement de la taille des ménages, c’est contradictoire”, ajoute-t-elle.

A noter que le président de la République a refusé de promulguer ce code civil. Il l’a renvoyé au parlement pour une nouvelle lecture.

Alpha Baldé

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